Le nouveau plan hydrogène 2018 de Nicolas Hulot et ses premières retombées

Le 1er juin 2018, Nicolas Hulot a présenté le nouveau plan hydrogène 2018 du gouvernement. Celui-ci fait suite à de nombreuses mesures dont la Programmation Pluriannuelle de l’Energie et la stratégie bas carbone, destinées à réduire les consommations énergétiques et à engager le transition énergétique. Explications.
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Céline Versavaud

Enoptea

1. Le nouveau plan hydrogène


Il se décompose en 3 axes principaux:

Créer une filière industrielle décarbonée :

  • En fixant l’objectif à 10% d’hydrogène décarboné dans l’hydrogène industriel d’ici à 2023.
  • En mettant en place dès 2020 un système de traçabilité de l’hydrogène (basé sur le même système que les garanties d’origine)
  • En mettant en exergue l’impact environnemental positif de l’hydrogène dans la réglementation relative aux GES. ( Cela permettra notamment de différencier l’H2 en fonction de son mode de production)

 

Développer des capacités de stockage des ENR*:

*L’hydrogène peut être produit par électrolyse à partir d’eau et d’électricité et être stocké.

  • En lançant des expérimentations dans les territoires isolés et en aidant au développement des énergies renouvelables rapidement.
  • En identifiant les services rendus par l’hydrogène et les besoins de stockage pour chaque zone non interconnectée.
  • En déterminant les conditions techniques et économiques d’injection d’hydrogène acceptables pour les réseaux, notamment afin de préparer l’arrivée du « power-to-gas ». Celui-ci permet de procéder à la conversion de l’électricité issue des énergies renouvelables.

 

Développer des solutions zéro émissions pour les transports :

  • Notamment en déployant des réseaux de mobilité hydrogène sur la base de nouvelles flottes de véhicules professionnels.
    • D’ici 2023, 5 000 véhicules utilitaires légers et 200 véhicules lourds (TER, bus, camions, bateaux)  et 100 stations, alimentées en hydrogène produit localement.
    • 20 000 à 50 000 véhicules légers, 800 à 2 000 véhicules lourds et 400 à 1 000 stations à l’horizon de 2028
    • Un cadre réglementaire spécifique pour les stations services distribuant de l’hydrogène sera mis en place.
  • En accompagnant le développement de véhicules lourds pour tous les modes de transports et le déploiement de flottes de véhicules hydrogènes ( bus, véhicules utilitaires, camions etc..).

 

Toutes ces dispositions seront accompagnées par plusieurs commissions ou entreprises:

– RTE et ENEDIS se chargeront d’identifier la valeur des services rendus au réseau par les electrolyseurs.

– EDF SEI et l’ADEME sont chargés de caractériser les services que peuvent rendre les électrolyseurs dans les zones non interconnectées. Ceci entre autre pour aider les collectivités concernées à prévoir dans leurs PPE (Programmation Pluriannuelle de l’Energie ) des mesures et objectifs spécifiques concernant le stockage et l’hydrogène.

– L’ADEME pilotera ces projets pour l’état, notamment en ce qui concerne les questions réglementaires et de financement.

 

Enfin, l’état veut créer un centre international de qualification – certification de composants H2 haute pression pour la mobilité routière, l’aéronautique, le maritime , le fluvial, le ferroviaire.

 

 

2. Pourquoi ce plan est-il important? 


Selon Nicolas Hulot : « L’hydrogène peut devenir l’un des piliers d’un modèle énergétique neutre en carbone. Cette molécule, qui renferme énormément d’énergie, va devenir indispensable compte-tenu de l’étendue de ses propriétés : elle permet de stocker l’électricité, d’alimenter des voitures, de recycler du CO2, de rendre les processus industriels plus propres… »

 

L’hydrogène offre certaines propriétés énergétiques qui semblent indispensables à la transition énergétique.

  1. L’hydrogène vert est fabriqué à partir d’eau et d’électricité issue d’énergies renouvelables, ce qui permet une empreinte carbone nulle.
  2. C’est un gaz vert qui peut être injecté dans le réseau mélangé au méthane.
  3. Il capte le CO2
  4. On peut le stocker
  5. Il peut être utilisé comme carburant propre pour les voitures (pas d’émissions polluantes ni de CO2)

 

 

3. Les premières retombées


Suite à l’annonce du plan le 1er Juin, certaines entreprises ont commencé à réagir.

Engie, qui se présentait déjà comme le leader des énergies bas carbone suite à la Cop21, défend aujourd’hui le développement de l’hydrogène vert. Comme le montre la vente à Total de ses actifs en exploration, extraction et production de gaz naturel.

EDF de son côté via sa filiale EDF Nouveaux Business a investit 16 millions d’euros dans le fabricant d’électrolyseurs et de solutions de stockage et distribution d’hydrogène MCPhy.

 

Si le plan semble pertinent vis à vis de la transition écologique et de la politique énergétique du gouvernement, de nombreuses questions financières et logistiques ont été posées depuis l’annonce. Affaire à suivre.

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Publié le 12/06/2018

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