Coût de production du nucléaire pour la période 2026-2028 

Le 30 septembre 2025, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a publié son évaluation des coûts complets de production du parc nucléaire historique exploité par EDF pour la période 2026-2028. Cette publication intervient dans un contexte énergétique en profonde mutation : la fin du dispositif ARENH le 31 décembre 2025, et la mise en place du Versement nucléaire universel (VNU) dès le 1er janvier 2026.

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Eva Lourenco

Enoptea

1. Un tournant dans la régulation du nucléaire


Pendant plus de dix ans, l’ARENH (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) a permis aux fournisseurs alternatifs d’acheter à EDF une part de l’électricité nucléaire à prix régulé (42 €/MWh). La fin de l’ARENH, prévue le 31 décembre 2025, met un terme à un modèle d’accès administré au profit d’un nouveau cadre : le Versement Nucléaire Universel (VNU). Ce dispositif repose désormais sur une évaluation régulière par la CRE du coût de production nucléaire, qui servira de référence à la fiscalité du secteur et au calcul du versement dû par EDF.

À compter du 1ᵉʳ janvier 2026, les fournisseurs devront s’approvisionner soit uniquement sur les marchés soit uniquement via leurs propres moyens de production. Pour encadrer cette nouvelle phase, la loi de finances 2025 crée le Versement Nucléaire Universel. Ce mécanisme prévoit une taxation progressive des revenus d’EDF, basée sur le coût complet du nucléaire.

La CRE devra publier au moins tous les trois ans une évaluation actualisée de ce coût, servant de base de calcul à la fiscalité du VNU.

 

 

2. Un coût de production nucléaire fixé à 60,3€/MWh pour 2026-2028


Le rapport de la CRE porte sur le parc nucléaire historique exploité par EDF, soit 57 réacteurs dont Flamanville 3, mais exclut les futurs réacteurs de type EPR2.

Dans son rapport, la CRE évalue le coût complet du nucléaire historique à 60,3 €/MWh pour la période 2026-2028, sur la base d’une production annuelle moyenne de 362 TWh. Pour la période suivante, 2029-2031, il est projeté à 63,4 €/MWh en euros 2026 (soit 68,4 €/MWh en valeurs 2025).

EDF, dans un communiqué publié le 13 octobre 2025, a par ailleurs rehaussé sa fourchette de production nucléaire pour 2025, désormais estimée entre 365 et 375 TWh, contre 350-370 TWh auparavant. Une hausse rendue possible grâce à son plan d’actions START 2025 visant à optimiser les arrêts de tranche et la performance industrielle.

Concernant le coût de production du nucléaire, l’analyse de la CRE repose sur plusieurs composantes :

  • Les charges d’exploitation (combustible, personnel, achats) : ils représentent plus de la moitié du coût total
  • Les charges de capital : ils incluent les amortissements et la rémunération des actifs d’EDF
  • Deux ajustements extra-comptables :  ils sont liés à la réforme des retraites et aux charges futures de post-exploitation

 

 

3. Le rôle du coût complet dans le futur Versement Nucléaire Universel


Le coût complet du nucléaire, fixé à 60,3 €/MWh, constitue la référence centrale du futur Versement Nucléaire Universel. Ce mécanisme détermine, en fonction des prix de marché de l’électricité, le niveau de taxation appliqué à EDF et la redistribution correspondante au bénéfice des consommateurs.

Deux seuils de taxation s’appliquent dès que les revenus d’EDF dépassent les coûts complets :

  • Tarif de taxation à 50 % sur les revenus supérieurs de 5 à 25 €/MWh
  • Tarif d’écrêtement à 90 % au-delà de 35 à 55 €/MWh

Les seuils exacts seront fixés par arrêté conjoint des ministères de l’Économie et de l’Énergie. Les recettes issues de cette taxation seront redistribuées aux consommateurs et entreprises, sous forme de minoration des tarifs ou de soutien aux dispositifs de protection du pouvoir d’achat.

 

 

4. Les opportunités pour les entreprises


Pour les entreprises, cette évaluation de la CRE constitue un repère stratégique clé pour les prochaines années. Le maintien d’un coût du nucléaire autour de 60 €/MWh offre une visibilité, mais la fiscalité du VNU viendra introduire une nouvelle variable à surveiller dans la formation des prix de l’électricité à partir de 2026.

Les professionnels devront adapter leurs stratégies en conséquence, en combinant :

  • Sécurisation des volumes via des contrats long terme
  • Agilité sur les marchés spot pour capter les périodes de prix bas
  • Optimisation énergétique (CEE, flexibilité, pilotage des usages)

Face à ces évolutions réglementaires et économiques, Enoptea by EPSA accompagne les entreprises dans la maîtrise de leurs coûts d’énergie. Nos experts vous aident à anticiper les impacts du VNU, sécuriser vos approvisionnements et piloter la performance énergétique de vos sites, en cohérence avec vos objectifs énergétiques et RSE.

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Publié le 20/10/2025